L'US Concarnoise, un champion à petit budget logo sports ouest

Samedi 28 février 2015
L'US concarnoise rencontre jeudi Guingamp en quart de finale de la Coupe de France. Le club joue aussi les premiers rôles dans le championnat de CFA. Tout cela avec de vrais amateurs. Fait rare à ce niveau.
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Les cadres dirigeants de l'USC, de droite à gauche : Jacques Piriou (président), Stéphane Puloch (vice-président) ; Guillaume Mulak (responsable formation jeunes) ; Pascal Laguillier (entraîneur équipe B) et son épouse Isabelle (secrétaire de l'USC). Photo : Ouest-France

En CFA (championnat de France amateur), on est encore, comme le nom l'indique, dans le milieu amateur, même si, pour certains, les modes de fonctionnement de cette élite se rapprochent souvent du monde pro. Les sommes, par contre, n'ont plus rien à voir. Si, dans les Ligues 1 et 2, le ballon rond nourrit bien son homme, aux étages inférieurs c'est très différent. En National, on peut encore parfois vivre de sa passion, mais en CFA, c'est bien plus rare.

En revanche, la plupart des clubs de ce niveau 4 ont la possibilité de faire signer à certains joueurs des contrats fédéraux, qui leur permettent, dans le meilleur des cas, de ne pas avoir une autre activité. On est donc dans un championnat à deux vitesses, entre les clubs qui ont des joueurs à disposition toute la journée, et ceux qui sont contraints de retrouver leur effectif en soirée, après le travail.

Quels budgets ?

Quand on aborde ce problème crucial de l'argent dans le monde amateur, on sent bien que les langues ont du mal à se délier. Plabennec et Pontivy (500 000 €) présentent les plus petits budgets du groupe. Fontenay et Concarneau, avec 620 000 €, sont dans la moyenne basse, à côté de clubs comme Les Herbiers où le président, Michel Landreau, annonce 1 million d'euros, et où Saint-Malo, comme Trélissac, tournent aux alentours 1,2 million. Pour comparaison, Fleury-Mérogis, qui vient d'accéder au CFA, avoisine le 1,5 million d'euros avec une quinzaine de joueurs sous contrat.

Modes de financement

Terminé le temps où les aides municipales constituaient la principale ressource du club local. À Concarneau, la mairie apporte 45 000 €, qu'il faut partager avec la section basket. À cette somme, il faut ajouter l'apport du conseil général et du conseil régional (aide aux déplacements) pour également 45 000 €. À titre de comparaison, les subventions départementales sont en Vendée de 50 000 € en CFA2, un peu plus de 100 000 € en CFA, et près de 200 000 € pour les deux clubs de National.

Reste donc pour boucler le budget à se tourner vers des partenaires privés. Concarneau avec son club d'entreprises Carré bleu (55 %) tire la plus grande part de ses apports financiers de cette aide du secteur privé, comme Plabennec (50 %), Les Herbiers, Saint-Malo. Sur le plan national la moyenne n'est que de 30 % du budget global des clubs.

Équipements

Là aussi les accompagnements des communes sont très différents. Le week-end dernier les terrains en herbe ont été interdits à Concarneau comme à Saint-Malo. La différence c'est qu'en Ille-et-Vilaine, neuf matchs ont pu avoir lieu sur les trois synthétiques de l'agglomération malouine.

À Pontivy, Philippe Le Mestre et son équipe de la GSI réclament à corps et à cris un second synthétique, ce à quoi Michel Jarnigon (adjoint aux sports) rétorque : « Je rappelle que Concarneau vient d'investir dans un synthétique... mais c'est le club qui l'a payé. » Et pour faire jouer son équipe de DH et ses jeunes, l'USC est contrainte de louer les installations de La Forêt-Fouesnant.

André Lancien

Ouest-France Sports